Premiers pas au Burkina...

Voilà maintenant une semaine que nous avons atterri. Et comme l'avaient prédit nos anciens des Amis de Poa, la connexion internet est au rythme africain. Ici il faut avoir du temps ! D'ailleurs du temps, nous en avons eu au début de notre séjour. Si l'arrivée à Mougounssi était très émouvante (tout le village nous attendait et la cérémonie d'accueil s'est transformée en "bal poussière" jusque très tard dans la nuit), les premiers jours sur le chantier ne se sont pas passés tout à fait comme prévu...

Minerve, de l'association des Amis de Poa remercie le village de Mougounssi pour son accueil

Le village de Mougounssi est assez reculé dans la brousse et la piste pour l'atteindre est semée d’embûches. Les premiers à en faire les frais ce sont nous, bien sûr, à bord du minibus, mais le trajet fait partie du charme du séjour et certains d'entre nous commencent même à ne plus sentir aucune secousse, au point d'en profiter pour faire une sieste !
Le plus gros souci qui aurait pu inquiéter notre naba Bruno est la livraison du ciment. 12 tonnes chargées dans un camion bâché ne font pas le poids (ou apparemment un peu trop) face aux flaques d'eau causées par l'orage... Parce que oui, même l'orage nous a souhaité la bienvenue ! Une nuit assez effrayante à entendre le vent et les gouttes frapper sur la tôle, mais nous en reparlerons dans un autre article...
Revenons à notre camion chargé de ciment et embourbé dans l'eau, la gadoue et le sable. Il faut savoir que les galères peuvent être nombreuses ici mais rapidement tout le monde se mobilise. Un élan de générosité et de solidarité qui nous émeut tous les jours quand on voit une vingtaine de villageois se joindre à nous pour construire l'école, ou pour, en l'occurence, nous aider à sortir une roue presque aussi grande que Léa, une des participantes, de la terre !

Bruno, notre naba, inspecte le camion embourbé

Le déchargement-chargement-déchargement du ciment aura pris près de 24 heures et je peux vous assurer que voir arriver les premiers sacs au camp ont fait naître un petit ouf de soulagement chez plusieurs nassaras (les blancs, en langue mossi).
Mais en attendant notre matière première pour fabriquer les briques, nous ne sommes pas restés inactifs ! Il a fallu consolider un pont avec des grosses pierres pour faire passer le fameux camion. Une véritable chasse aux grosses pierres est née. Nous avons arpenté les champs autour pour trouver de gros cailloux (technique de ramassage : toujours basculer la pierre avec le pied, on ne sait jamais quelle petite ou grosse bête s'est réfugiée dessous...) et les disposer sur ce qui restait de pont.
Le résultat n'était pas très impressionnant, je doute que notre construction d'infortune soit un jour proclamée meilleur pont du Burkina Faso, mais ça nous a permis d'emprunter à nouveau cette route, quasiment la seule qui nous relie au goudron, soit à la ville...
Les matinées se sont ensuite enchaîné sur le chantier. Objectif : récolte de sable et de gravier pour la confection de nos premières briques.
Patience, on vous explique tout ça très bientôt !